Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1927. Ses études de droit terminées en 1933, il entre dans une meunerie, le Moulin des Trois Fontaines, à Vilvorde dont il sera le directeur pendant quarante-trois ans. Il sera également président général des Meuneries belges, puis du Groupement des Associations meunières de la CEE. Attiré par le surréalisme, il devient critique d’art pour La Libre Belgique et L’Écho sous le pseudonyme de Stéphane Rey. Mobilisé en 1939, il échappe à la déportation. Sa rencontre avec Stanislas-André Steeman sert de déclencheur à sa carrière d’écrivain. Ce dernier l’encourage à écrire des romans policiers, genre peu disponible à l’époque. Il publie de 1941 à 1943 plusieurs nouvelles et romans policiers, caractérisés par « un humour assez féroce », qui attirèrent sur lui l’attention de la critique. Il se tourne ensuite vers la littérature fantastique, en faisant paraître les Chemins étranges. C’est de ce genre particulier, contes et récits d’épouvante, que lui viendra la reconnaissance du grand public. Ami de Jean Ray, il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1976.
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Bettonville de Neuville Albert
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1934. Il fut poète et critique de jazz. Il est l’auteur de plusieurs essais sur le jazz dont en 1939 Paranoia du Jazz. Il créa en 1945 une revue, Jazz, avec Carlos de Radzitsky et signa de très nombreux articles sur le jazz dans des dizaines...
Biebuyck Jacques
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1926. Il fut journaliste à l’Avant-Garde et à l’INR. En 1951, il fonda le journal Le Ligueur, dont il fut le rédacteur en chef pendant 25 ans. De 1951 à 1974, il écrivit un billet quotidien dans La Métropole, journal francophone anversois. Il signait ce billet du pseudonyme Frère Jacques. Il est l’auteur de nombreux livres, dont des recueils de poésie et un livre de mémoires Journal de l’homme obscur. Il fut président des Scriptores Christiani.
Daye Pierre
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1910. Il anime ensuite le cercle littéraire des anciens élèves, alors qu’il s’inscrit à la faculté Saint-Louis. Il devient rédacteur de l’Universitaire catholique. En août 1914, il est mobilisé au 10e de Ligne. Après Namur, Anvers et la bataille des Flandres, il est affecté au Congo (juin 1915), à la brigade nord du général Tombeur. Atteint par une crise de malaria, il quitte l’Afrique en 1917. Nommé officier honoraire des troupes coloniales, il part à Washington avec le titre d’adjoint à l’attaché militaire de la légation de Belgique. Ces pérégrinations lui donnent le goût des voyages : il devient globe-trotter, multipliant les écrits tant sur la colonie que sur des pays lointains (Maroc, Soudan, Japon, Tahiti) ou plus proches (URSS, Lituanie, Norvège, Espagne). Ses notes sont publiées dans la presse et dans de nombreux ouvrages comme L’empire colonial belge, En Espagne sous la Dictature, La Chine est un Pays charmant, Congo et Angola, La Clef anglaise, Blanc, L’Europe en Morceaux et Aspect du Monde. Entre-temps, aux législatives de 1919, il est élu député suppléant sur la liste de la « Renaissance Nationale » tandis qu’il patronne avec Paul Hoornaert divers groupements liés aux anciens combattants et à la droite conservatrice. Il finit par sympathiser avec Léon Degrelle qui le nomme président de la fraction rexiste, après son élection à la Chambre où il est député de 1936 à 1939. Sous l’occupation, il se rallie à la politique de collaboration européenne, convoitant un hypothétique ministère d’Ordre Nouveau. Il écrit dans le Nouveau Journal et dans Le Soir volé. Correspondant bruxellois de la feuille parisienne La Gerbe, auteur de plusieurs ouvrages collaborationnistes, il devient Commissaire aux sports en juin 1943. A ce titre, il dirige le Commissariat général à l’Education physique et aux sports, une institution corporatiste teintée d’idées d’Ordre nouveau créée pour régler la vie sportive durant l’Occupation. Condamné à mort par la justice militaire belge pour collaboration en 1946, il échappe à la sentence en gagnant l’Amérique latine via l’Espagne franquiste. Il est déchu de sa nationalité belge. Il poursuit sa vie comme journaliste, conférencier et professeur de littérature française à l’Université de la Plata. Il meurt en 1960, à Buenos-Aires, sans avoir revu la Belgique. Il laisse des mémoires non publiées en 11 volumes.
De Coster Bernard
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1972. Dès les humanités, il hante les coulisses du théâtre de «L’Esprit Frappeur» d’Albert-André Lheureux. Il y acquiert la passion des techniques de scène, de l’éclairage en particulier, dans lequel il devient rapidement un virtuose. Parallèlement, il s’inscrit à la fois au Conservatoire de Bruxelles et à l’Ecole de la Cambre où ses professeurs, Claude Etienne pour l’art dramatique d’un côté, et Serge Creuz pour la scénographie de l’autre, lui font rapidement savoir qu’ils n’ont pas grand-chose à lui apprendre. C’est à Saint-Michel qu’il débute quand les élèves du collège font appel à lui pour les diriger dans un Caligula qui sera, à vingt ans, sa première mise en scène à part entière. La rumeur se répand dans la ville qu’un «grand» vient de faire son entrée dans le métier, et les professionnels se pressent à la représentation de cette troupe d’amateurs : Maurice et Jacques Huisman viennent l’applaudir, de même que Claude Etienne et Jean Nergal. Toutes les grandes scènes du pays se l’arrachent, ce qui explique qu’il n’ait jamais ressenti le besoin de diriger sa propre troupe, à ceci près qu’il fut retenu parmi les directeurs possibles du Parc et du National, au moment des «passations de pouvoirs». Il enchaînera les chefs d’œuvre : Cyrano, la Balade du Grand Macabre, Le Roi se meurt ou le Procès. Chargé de cours au Conservatoire, il pousse ses élèves au comble de leurs possibilités, comme on put le voir lorsqu’il présenta, sur la grande scène du National, son Songe d’une nuit d’été. Il reçoit l’Ève du Théâtre en 1982 pour son Cyrano de Bergerac au Théâtre national de Belgique. Homme-orchestre de la scène, il crée en quinze ans une œuvre à part entière. Il bénéficiait à la fois de l’estime de la profession et de la ferveur du public. Il était peut-être le seul des metteurs en scène belges à déplacer les foules au seul énoncé de son nom à une affiche. Arrabal, le soir où il découvrit ce qu’il avait fait de son Architecte et Empereur d’Assyrie, déclara qu’il était le meilleur metteur en scène au monde.
de Haulleville Eric
ll sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1918. Au collège, sa pièce Jugurtha fut montée alors qu’il n’était qu’en 3e latine. Il entreprit ensuite des études universitaires de philosophie à Saint-Louis et obtint le titre de docteur en droit à l’Université de Bruxelles avant de s’inscrire au barreau de Bruxelles. Il fut ensuite fonctionnaire civil au service de l’armée d’occupation en Rhénanie. Sa vie fut ensuite ponctuée par les voyages. Il vécut longtemps à Paris où il s’installa en 1924 puis à Londres. De retour à Bruxelles, il fut secrétaire de la « Maison d’Art » fondée par Charles Leirens. Il fut par la suite secrétaire particulier de deux bourgmestres bruxellois, Adolphe Max et Frédéric-Joseph Van de Meulebroeck. En 1935, il devint l’un des membres fondateurs du groupe d’intellectuels « Méridien V », destiné à favoriser les échanges intellectuels avec la Hollande. Il écrivit des chansons, des fables d’inspiration populaire, des poèmes (Dénouement) et des romans. Le Genre épique recevra le prix Picard en 1931. Le Voyage aux îles Galapagos (prix Albert Ier), voyage imaginaire, se distingue par son inspiration surréaliste et sa teneur baroque. Son essai La Belgique vue de l’étranger rapporte des jugements portés sur le pays par des hôtes de marque. Très proche du mouvement surréaliste, il fit notamment partie du Groupe du Lundi, du groupe Correspondance, du comité de direction des Cahiers du Journal des poètes de Pierre-Louis Flouquet ou du groupe Disque vert de Franz Hellens. Citons parmi les autres revues auxquelles il participa : Signaux de France et de Belgique, La Bataille littéraire, Ecrits du Nord, Le Rouge et le Noir, Les Nouvelles littéraires, Cassandre.
de Meeûs d’Argenteuil Adrien
Il sort du Collège Saint-Michel (4e latine) en 1914. Lors de la Grande Guerre, Adrien s’exile en Angleterre puis à Nice en France. Là, il a l’occasion de lire le périodique L’Action française. Il dévore les écrits maurrassiens. Après la Première Guerre mondiale, il rentre à Bruxelles. Il fonde avec Paul et André Laloux, l’association Les Amis belges de l’Action française. Parallèlement, il entre à La Nation belge, dans l’équipe de Fernand Neuray. Il collabore à La Revue réactionnaire à partir de 1934. Il écrit énormément d’œuvres poétiques, comme Ode aux destins (1925), mais il se définit également comme un écrivain d’histoire. Il n’a pourtant comme formation universitaire qu’une année de philosophie qu’il arrête à la suite de problèmes de santé. Retenons son Histoire de Belgique en 1928, Le Coup de force de 1660 en 1935 ou Amusante Amérique en 1938. Il s’éloigne des idées de Maurras pour adopter les vues de Jacques Bainville, maurrassien plus modéré. Il va vivre assez difficilement la Seconde Guerre mondiale, exilé à Nice. Il donne encore en 1945 une excellente Explication de l’Allemagne actuelle et Le romantisme en 1948. Il reçoit une médaille du Prix de la Langue française de l’Académie française pour Histoire des Belges en 1959. Il écrit également des articles pour les Cahiers léopoldiens. La suite de son existence est composée de malchances dans ses investissements. Il écrit plusieurs articles de politique étrangère dans Le Soir. Il se fait entendre de moins en moins et tombe peu à peu dans l’oubli. En 1960, il s’installe au Maroc où il collabora au journal d’Agadir Le Souss, mais le terrible séisme de cette ville en 1960 le ruine complètement. Les Archives du Musée de la littérature détiennent plusieurs malles complètes de ses manuscrits inédits.
de Vinck José
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1929. Docteur en Droit, il devint professeur de philosophie à l’Université de Seton Hall (Allendale, New-Jersey). Installé aux USA et propriétaire-directeur d’une maison d’édition Alleluia Press, il fut aussi traducteur, dessinateur et littérateur. Combattant en 1940 comme maréchal des Logis à la section Anti-Avion du 3e escadron du 2e régiment de Guides, il fut cité à l’ordre du jour du 2e Guides pour son courage lors des combats de Tessenderlo et Zelzate, les 13 et 23 mai 1940, dont il a laissé un témoignage. Il était l’inventeur-constructeur d’un métier à tisser à la main, de voiliers et de meubles. Il mourut centenaire. On lui doit quelques livres de poésie et de réflexions comme celui écrit avec son condisciple Etienne du Bus de Warnaffe, Ecris-moi du désert aux horizons de l’unité.
Drion du Chapois François
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1918. Avocat, il fut aussi administrateur de sociétés de 1929 à 1944. Administrateur en 1945 de la Société de Presse et Publicité Hainaut-Namur-Brabant, il en devint président, tout en étant journaliste au Rappel et à Septembre. On lui doit de nombreux ouvrages sur l’Europe médiane, dont il était un fervent propagandiste. Il fonda en 1958 le Centre européen d’Etudes burgondo-médianes et en devint le secrétaire général l’année suivante. Il publia en huit volumes, de 1950 à 1969, A la recherche de l’Europe. Sur les routes du passé. Ecrivain, auteur de romans, notamment historiques, sous le pseudonyme de Pierre Valmour, d’essais historiques et de biographies, il fut président en 1962-1963 des Scriptores Catholici.
Dumont Georges-Henri
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1938. Il rejoint les Volontaires du Travail en 1940 qu’il quitte bientôt. Agrégé d’histoire (Université catholique de Louvain), conservateur aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles, professeur d’histoire économique et sociale à l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC) à Bruxelles. Avant de devenir chef de cabinet de quatre ministres de la Culture successifs, dans les années 1960-70, il est nommé chef de cabinet du ministre Van Hemelrijk à l’Instruction publique puis aux Colonies, en 1958. A cette occasion, il se positionne clairement en faveur de l’indépendance du Congo. Il est ensuite membre du Conseil exécutif de l’UNESCO de 1981 à 1989 et président de la Commission nationale (belge) du Pacte culturel. Il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages portant sur différents aspects (politiques, sociaux, culturels, littéraires, esthétiques) de l’histoire de la Belgique, dont il a été l’un des principaux vulgarisateurs depuis l’Après-Guerre. Il est également l’auteur de plusieurs textes littéraires (poèmes, nouvelles). La Vie quotidienne sous le règne de Léopold II, paru en 1974 et plusieurs fois réédité, est son ouvrage le plus lu. Il est fait baron.
Gérard Joseph, dit Jo
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1936. Il suit une candidature en philo et lettres à Saint-Louis où il anime la revue Chantiers de la JUC, puis une licence en histoire à l’Université catholique de Louvain. Rexiste jusqu’en 1939, il rejoint les Volontaires du Travail en 1940 qu’il quitte assez vite. Il publie ensuite des livres sur l’histoire de Belgique. Il rejoint la Résistance sous l’Occupation, écrivant dans La Libre Belgique clandestine et effectuant des missions pour le réseau Socrate. Il est après la guerre un fervent léopoldiste et un farouche anticommuniste. Il anime de 1944 à 1949 la revue Vrai, qu’il lance avec Georges Sion et Georges-Henri Dumont. Il est actif pendant des années dans les milieux du PSC bruxellois, tendance CEPIC, et un des rédacteurs-phares d’Europe Magazine, de tendance nationaliste européenne, qu’il quitte quand cette revue devient néo-fasciste. Il milite dans l’association maurrassienne “Louis XVI Belgique”. Il écrit parfois sous le pseudonyme d’Henry de Syères. Conseiller au Musée de l’Armée de Bruxelles de 1972 à 1984, il s’intéresse beaucoup à l’histoire de la Belgique. Journaliste, notamment sur Télé-Bruxelles où il anime une chronique historique, et historien vulgarisateur belge prolixe, il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, dont un livre de mémoires, qui trouvèrent leur public.
Giraud-Mangin Lionel
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1923. Il étudia le droit et la philosophie. Il devint journaliste et écrivain. Il collabora en prose et en poésie à de nombreux périodiques et journaux étrangers. Il fonda le groupe socio-littéraire ‘La nouvelle équipe’. Il fut aussi secrétaire général de la “Compagnie des Quinze” (1930-1932) qui occupait le théâtre du Vieux-Colombier à Paris. Il fut surtout le directeur-rédacteur en chef du journal Les Beaux-Arts, hebdomadaire aÌ vocation purement culturelle, qui parut de 1930 à 1970 et brillait par la qualité de ses collaborateurs belges et étrangers et de ses grands numéros spéciaux. Ce journal n’était pas seulement le moniteur des manifestations organisées dans l’enceinte du palais des Beaux-Arts, mais se tenait en permanence aux écoutes du monde de l’esprit. Il fut un temps directeur du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1961. Mobilisé comme officier dans l’armée française, il fut prisonnier de guerre pendant tout le conflit. Il fonda et présida aussi le tennis club La Baraque.
Goemaere Pierre
Il sortit du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1913. Issu d’une famille d’imprimeurs-éditeurs catholiques installés à Bruxelles depuis plusieurs générations, il accomplit une candidature en Philosophie aux Facultés universitaires Saint-Louis. Réformé, il échappa à la Première Guerre mondiale à la différence de ses deux frères aînés qui périrent au front. Il rédigea un livre sur l’épopée de La Libre Belgique clandestine. Il eut l’idée de la flamme éternelle brûlant à côté du soldat inconnu. Il entama ensuite une carrière de journaliste à La Libre Belgique et devint également secrétaire de La Revue Générale (éditée par son père). En 1924, il rompit avec celle qu’il qualifia de « vieille douairière sentant la naphtaline », décidant de fonder avec son père une publication concurrente, La Revue belge. Bien introduit dans les milieux littéraires conservateurs, à l’abri des soucis d’argent grâce à la fortune familiale, il exprima des idées très francophiles. Journaliste, essayiste, animateur de revue et romancier, parfois sous le pseudonyme d’Istoricos, il fut l’auteur en 1927 d’un roman à succès, Le Pèlerin du Soleil, nommé au Goncourt en 1928. Il fut président de l’Institut du paranormal. Réfugié au Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale, il se prit d’admiration pour le régime autoritaire de Salazar. A la Libération, il relança La Revue générale, fusionnée avec La Revue belge, sous le titre de Revue générale belge dont il fut le directeur honoraire jusqu’en 1957. Il fut un fervent léopoldiste dans la Question royale.
Heuvelmans Bernard
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1934. Docteur en sciences zoologiques de l’ULB, il sera écrivain scientifique et membre de sociétés scientifiques. Il avait un orchestre (sous le nom de Bib Heuvelmans) qui jouait aux revues de Saint-Louis avant la guerre et dont il était le chanteur. Après la guerre, il accompagna les troupes américaines en Allemagne pour égayer les soldats. Devenu critique de jazz et auteur de De la Bamboula au Be-bop, il ouvre un club de jazz ‘La nouvelle Orléans’ au-dessus du restaurant La Marée, avec Albert Bettonville, qui était dans sa classe au collège. Il va à Paris en 1947 pour diriger le centre de crypto-zoologie, science qu’il a fondée et que l’on définit généralement comme la science des animaux inconnus, mystérieux, non identifiés : monstre du Loch Ness, Serpent-de-mer, Homme-des-neiges, pieuvre géante, etc. Hergé s’inspira de ses notes pour créer le yeti dans Tintin au Tibet. Il écrivit de nombreux livres, qui eurent beaucoup de succès et qui furent traduits dans une dizaine de langues. Il devint bouddhiste.
Hislaire René
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1908. Après une carrière dans plusieurs journaux et venant de l’extrême-droite catholique belge, il adopte ensuite un profil plus centriste. Catholique fervent, il a été rédacteur en chef de La Nation belge, un journal quotidien d’union nationale fondé en 1918 par son oncle, Fernand Neuray, grand nom du journalisme belge. Il prend en 1931 la direction de L’Indépendance belge et devient également rédacteur en chef. En 1935-1936, il devient chargé du service de presse puis chef de cabinet du Premier ministre Paul van Zeeland. Pour consolider le soutien affiché de L’Indépendance belge à Paul Van Zeeland, il redevient journaliste et constitue en 1937 un consortium regroupant plusieurs journaux, entre autres, L’Étoile belge, le Neptune d’Anvers et le Moniteur des Intérêts matériels. Sous sa direction, L’Indépendance belge devient le “quotidien officieux des gouvernements d’Union nationale” et est en 1938, avec 20.000 exemplaires, l’un des principaux quotidiens de Bruxelles. Lors de l’invasion allemande de la Belgique le 10 mai 1940, il se réfugie aux États-Unis. À New-York, il fonde Belgium (journal), un bulletin de liaison qui rassemble des personnalités belges exilées, en liaison avec les Gouvernement belge en exil. Lorsque Théo Fleischman lance l’émission de programmes par Radio Belgique, en français et en néerlandais, destinés à la Belgique, une section est créée à New-York sous sa direction. Il sera ensuite correspondant du quotidien Le Soir après la guerre. Il était membre du Rotary de Bruxelles.
Joly Octave
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1930, venant du collège jésuite Notre Dame de Tournai.Il publie son premier article en 1930 dans l’hebdomadaire français Ciné-miroir. Il assume ensuite la direction d’un mensuel illustré (À travers le monde, 1931-1932) et présente son premier grand reportage sur trois premières pages successives du quotidien Le Soir. De 1934 à 1939, on le retrouve secrétaire de rédaction et metteur en pages d’un hebdomadaire belge, L’Opinion Publique, et, la plume toujours alerte, il publie quelques reportages et récits à gauche et à droite. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé et fait prisonnier sur le Canal Albert. Il revient à la grande presse en 1945 comme rédacteur en chef-adjoint du quotidien L’Informateur-Midi, puis se recycle vers l’audiovisuel : écriture de publicités pour Radio Luxembourg, scénariste et premier opérateur dans le studio cinématographique de Claude Misonne (1947). De 1949 à 1955, il rédige les scénarios de plus de cinq cents courts-métrages publicitaires cinématographiques pour l’agence Vandam-K.H. A la demande de la World’s Press, il publie son premier Oncle Paul en 1951. Plus de 1.100 récits sortiront de son inépuisable documentation jusqu’à la fin de la série en 1976. Il collaborera également à plusieurs dizaines de récits de L’Histoire Vivante de l’hebdomadaire Bonnes Soirées. En 1955, Joly décide de se consacrer au scénario de bandes dessinées historiques. Il écrit quelques grandes biographies : Stanley, Marco Polo, Tom et Nelly, enfants du siècle, Churchill, Léonard de Vinci. Il collaborera même brièvement aux débuts de Pilote avec Eddy Paape. À la fin des années 70, il livre encore une Histoire en mille morceaux.
Marin Auguste
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1929. Docteur en droit de l’UCL, il embrasse un peu malgré lui la carrière d’avocat le 4 janvier 1937. En parallèle, il est collaborateur à de nombreuses revues littéraires et critique littéraire. Il publie en 1931 son premier recueil, Statues de neige aux éditions Rex. Suit en 1934 un second recueil, Le front aux vitres, édité par la maison verviétoise de L’Avant-Poste, pour lequel il recevra le 9 juillet 1935 le Prix Verhaeren décerné à un poète belge d’expression française. Il collabore aussi à la revue de l’AESM. Fin 1934, il est élu à la présidence de l’Aucam et donne une communication au deuxième congrès de l’Aucam en avril 1935 sur « la préparation aucamiste ». Sous-lieutenant de réserve, il tombe pour la Patrie sur la Lys, à Ooigem, le 24 mai 1940. Le Cercle Auguste Marin a été créé en son honneur par le barreau de Bruxelles en 1946 comme un lieu où de jeunes avocats font leurs premières armes dans l’éloquence.
Nothomb Paul
Il sort du Collège Saint-Michel en 2e latine en 1930, mais enchaîne avec le CSS en 1930-1931. Il entre premier à l’ERM dans la 77e promotion I.C. Il reçoit pour ce résultat la sabre d’honneur de l’Amicale Saint-Michel. Il en ressort premier, honoré de la distinction Epée du roi. Sorti navigateur bombardier de l’école des cadets, en rupture avec sa famille, il devient communiste. Sous le pseudonyme de Paul Bernier, il traite de politique étrangère dans deux journaux belges, Le Drapeau Rouge (communiste) et La Voix du Peuple. Engagé pour participer à la guerre d’Espagne dans le camp républicain, il s’illustre dans l’escadrille España d’André Malraux, qui devient son ami. Il aurait d’ailleurs inspiré le personnage d’Attignies dans L’Espoir de Malraux. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, chef d’état-major des Partisans Armés, il est arrêté par la police allemande le 13 mai 1943, puis incarcéré et transféré dans les locaux de la Gestapo à Bruxelles. La consigne de la Résistance étant de tenir deux jours puis de donner quelques renseignements en espérant que le réseau dont on est membre se serait dispersé, il se déclare converti au national-socialisme pour protéger sa compagne enceinte, donne des noms de membres de son réseau et assiste aux interrogatoires afin de convaincre les détenus de renoncer à toute résistance et de parler. Du 2 juillet au 30 août, 104 communistes ou sympathisants, membres de son réseau, sont arrêtés. 76 sont déportés, douze exécutés et huit meurent en déportation. Après la Libération, en juin 1945, Nothomb est arrêté sur plainte de quelques survivants parmi les dénoncés. Les procès ont lieu en 1946 – Conseil de guerre et Cour militaire – et Nothomb est condamné à deux ans de prison puis, en appel, à huit ans. Il sera finalement réhabilité en 1948. Il écrira un livre sur son aventure carcérale en terme de justification psychiatrique (sous le pseudonyme de Julien Segnaire) Le Délire logique. Il écrira encore quatre autres romans, travaillera chez Gallimard à Paris, puis deviendra un spécialiste de l’exégèse biblique sur laquelle il écrira d’autres livres.
Sion Georges
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1931. Il fait une candidature en philo et lettres à Saint-Louis, où il collabore à la Parole universitaire, puis des études de droit à Louvain, durant lesquelles il s’essaie au journalisme. Il rejoint les Volontaires du Travail en 1940 qu’il quitte bientôt. Sa rencontre avec le comédien Claude Étienne qui crée en 1943, sa pièce La Matrone d’Éphèse est décisive. Il se consacre à l’écriture pour le théâtre. Il est également adaptateur de nombreuses pièces étrangères, notamment Antoine et Cléopâtre ou Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, ou d’auteurs contemporains. Il lance le journal Vrai à la Libération. Il est critique dramatique au journal La Lanterne, critique littéraire au journal Le Soir, et enseigne l’histoire du théâtre aux conservatoires de Mons et de Bruxelles. Il est président du centre belge de l’Institut international du théâtre. Il est élu à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique le 13 janvier 1962, puis il en est le secrétaire perpétuel (1972-1988). Parmi ses œuvres, on trouve encore les pièces Charles le Téméraire,Le voyageur de Forceloup ou La malle de Pamela. Il a aussi écrit des récits de voyage comme Voyage aux quatre coins du Congo. Membre du jury du prix Goncourt, il est anobli en 1989, avec le titre de baron.
Wagener (dit Soumagne) Henri
Il sort du Collège Saint-Michel (rhétorique) en 1909. Il entre au barreau auquel il restera fidèle toute sa vie. C’est aussi un dramaturge belge d’expression française, fortement marqué par l’expressionnisme. Après une première pièce, Les Épaves (1919), présentée à Bruxelles et où il se cherche encore, il connaît du jour au lendemain la célébrité avec L’Autre Messie (1923), que monte Lugné-Poe au théâtre de l’Œuvre. Dans un bouge de Varsovie, des mendiants juifs y débattent de l’existence de Dieu dans une atmosphère de soûlerie, de blasphème et de rixe. A travers la provocation de ce spectacle apparaît, remarquablement dessinée, la lancinante nostalgie de l’homme pour une valeur qui le dépasse. Âprement discutée, la pièce sera même interdite à Prague après quelques représentations et y provoquera dans le milieu intellectuel des débats animés sur le rôle de la censure. Plus tard, avec Madame Marie (1928), il reviendra sur la même interrogation, mais en donnant cette fois à sa pièce l’apparence d’un mystère biblique. Matthieu, l’évangéliste, y convainc Jésus qu’il est le fil de Dieu… Les autres pièces du dramaturge restent dans la même veine de provocation et de recherche de situations paradoxales : Bas-Noyard (1924), Les Danseurs de gigue (1926), et Terminus (1928). Il se spécialisera encore dans les chroniques judiciaires et les romans judiciaires alors très en vogue. Il assure ainsi la direction littéraire de la collection « Les grands procès » où il fait paraître L’Étrange Monsieur Courtois (1943), Chiennes d’enfer (1943) et Le Seigneur de Bury (1946).
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