« OSER L’ESPOIR ! » : nous avons osé
Horizons : Au début de l’année, M. Vincent de Vos a invité sa classe de 5T5 à participer à un intéressant atelier d’écriture organisé notamment par l’une de nos anciennes élèves, l’auteure bien connue Geneviève Damas (ads 1988).
Marion Impens, désormais rhétoricienne en 6T7, nous relate avec brio et enthousiasme cette expérience vécue.
« Oser l’espoir ! » : nous avons osé. |
22 janvier 2018, Saint-Gilles. Nous sommes tous là, dans le petit théâtre du Centre Communautaire Laïque Juif, trois écoles de confessions différentes dans une seule et même pièce pour une seule et même raison : partager ce que nous ne partageons pas.
Pour cela, nous sommes encadrés par trois auteures : Geneviève Damas est catholique, Mina Oualdlhadj est musulmane et Nathalie Skowronek est juive. Elles sont là pour nous faire part de leur métier d’écrivain, certes, mais avant tout et surtout pour nous accompagner dans cette belle journée de rencontres et de mise en commun.
Nous commençons le projet « Oser l’espoir ! » par divers ateliers d’écriture où les élèves du Lycée Emile Max côtoient les étudiants de l’Athénée Ganenou. Quelques présentations s’imposent, simples mais efficaces, et certaines ententes commencent déjà à se tisser entre les participants. Une passion, un rêve, une musique, peu importe ce que nous avons ou pas en commun, chacun sait comme il est difficile d’appréhender l’autre, l’inconnu, « celui qu’on ne connait pas ». Il nous fait peur, il nous intrigue, il montre ses forces quand nous pensons afficher nos faiblesses.
Rien n’est plus beau que ce sentiment de plénitude, de complémentarité que nous pouvons trouver auprès des personnes qui ne sont pas comme nous. A quoi bon se ressembler quand il suffit de se respecter ? Osez l’espoir, osez oser.
Un sujet, quelques lignes et nous découvrons des talents cachés, des écrivains en herbe qui conservent leur précieuse plume dans un recoin de leur tête et de leur cœur. Puis, leurs mots en rencontrent d’autres, leurs oreilles s’ouvrent, leurs esprits s’agitent : ils ne sont pas les seuls. Quelque part, dans cette classe où se mêlent sportifs et artistes, musiciens et poètes, ils finissent par croiser une âme égale en chapitres.
Que Jupiter frappe la terre de sa foudre s’il existe une personne qui n’ait rien appris, rien retenu, rien retiré de cette journée. Que la surface du monde croule sur les épaules d’Atlas si nous y avons perdu notre temps. Rien n’est plus précieux que le temps passé à en perdre. Rien n’est plus précieux que ces minutes, ces heures aux côtés de ceux qui, parce qu’ils ne sont pas comme nous, nous montrent qui nous sommes. C’est dans l’obscurité que nait la lumière, c’est dans l’injustice que s’élève (ou se lève) la vertu.
Qu’ils viennent de Bali, Tokyo ou Moscou, les hommes ont tous cette même chose en commun qu’ils ne peuvent négliger car, sans elle, ils ne sont rien : la vie. Nous venions d’Etterbeek, d’Uccle ou de Schaerbeek, nous étions différents, nous étions des étrangers les uns pour les autres, mais nous avons osé.
Lorsqu’un homme écrit, il ne laisse rien d’autre sur sa feuille que son âme, sa pensée, son esprit. Lorsque des étudiants écrivent, ils laissent des envies, des rêves, des souvenirs. C’est par ces choses-là qu’il nous faut appréhender l’autre.
Car il n’est de plus bel homme que celui qui ne voit pas avec les yeux, mais sent avec le cœur.