Le Collège Matteo Ricci, un nouvel établissement jésuite à Bruxelles

Un nouvel établissement jésuite à Bruxelles :

le Collège Matteo Ricci

L’idée du Collège Matteo Ricci a germé dans la tête de son créateur, notre Ancien Alain Deneef (Ads 78), voici 7 ans déjà, alors qu’il contemplait la révolution démographique qui s’opérait au cœur de notre capitale, sa Bruxsels, comme il aime à la nommer. C’est tout naturellement que le défi éducatif s’imposa à son esprit. Mais pour Alain, ce n’était pas n’importe quelle nouvelle école qui devait s’y installer : « les jésuites constituant ma famille spirituelle et d’action, cette école ne pouvait être que jésuite », nous confie-t-il. Et de continuer : « Par ailleurs, j’estimais qu’elle devait voir le jour là où le défi démographique se pose le plus, c’est-à-dire en milieu populaire. »

Dès lors que l’idée hante de plus en plus souvent ses pensées, Alain décide de consulter des personnes-clés qu’il connait souvent depuis de nombreuses années : Marc Bourdoux, ancien élève (Ads 73), ancien professeur, ancien directeur du Collège et ancien coordinateur des établissements secondaires jésuites de Belgique francophone ; Franck Janin, SJ, provincial jésuite de l’époque (avant la fusion des provinces, donc) ; Etienne Michel, ancien élève (Ads 83), directeur général du SeGEC) et Patrick du Bois (délégué pour la gestion du temporel de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles). « Tous réagirent positivement, séduits par l’idée de destiner une école de l’excellence à un public plus divers », se souvient Alain. Pouvait alors se constituer une équipe soudée pour travailler plus en profondeur sur ce projet, et en 2015 une ASBL se créait. En 2017, les provinces française et belge méridionale de la Compagnie de Jésus fusionnent, mais le nouveau provincial, le père François Boëdec, SJ, assure Alain de son soutien. Un soutien de poids – tant moral que financier – qui permettra de porter le projet jusqu’à Rome tout en s’assurant le concours de nombreux partenaires à tous les niveaux.

Voilà comment une simple idée finit par se concrétiser : avec confiance en l’œuvre à accomplir, une foi à toute épreuve et une volonté d’en faire plus, pour une plus grande gloire de Dieu (NDLR : la devise de la Compagnie est AMDG : Ad Maiorem Dei Gloriam).

Chemin faisant, il fallait donc trouver un nom et un endroit pour ce nouvel établissement jésuite.

Matteo Ricci était le nom proposé par Alain qui, s’y connaissant quelque peu en matière d’histoire jésuite (il a écrit plusieurs livres à ce sujet), voyait en lui l’incarnation tout trouvée du futur collège. Mais qui est donc Matteo Ricci ? Né en Italie au milieu du XVIe siècle, Matteo Ricci entre dans la Compagnie à l’âge de dix-neuf ans. Il part ensuite en Inde en 1577, sur les traces du futur saint François-Xavier, puis, à l’instar de ce dernier, continue vers l’Extrême-Orient, où il arrive à Macao en 1582, premier port d’entrée d’Asie orientale. L’année suivante, il s’installe dans la cité portuaire de Canton (aujourd’hui Guangzhou), d’où aucun Européen ne peut sortir (si ce n’est par voie maritime), conformément à la loi chinoise (NDLR : d’où le nom Canton qui vient du verbe « cantonner »). Mais, contrairement aux autres Européens qui prenaient les Chinois de haut, Matteo Ricci apprit le mandarin et les coutumes chinoises, et après dix-sept ans de vie sur place à se former, il fut appelé à la cour impériale, à Pékin, à plus de trois mille kilomètres au nord de Canton, car l’Empereur avait entendu parler de ce jésuite intellectuellement supérieur. Il fut donc, en 1600, le premier religieux à pénétrer la Cité Interdite. S’étant fait Chinois parmi les Chinois, Matteo Ricci est aujourd’hui considéré comme l’apôtre de l’inculturation. Qui de mieux que Matteo Ricci, donc, pour représenter ce collège qui vient s’installer au cœur d’un quartier de rencontres de différentes communautés et de groupes sociaux aussi différents qu’est ce quartier de la gare du Midi ? A noter que la cause en béatification de cet illustre jésuite est en cours d’examen au Vatican.

Quant au bâtiment choisi, il a également toute une histoire derrière lui. Il fut d’abord question de racheter un terrain pour construire un nouveau bâtiment, mais cela n’aboutit pas. Après plusieurs mois de réflexion et de tentatives diverses d’acquérir un bien à rénover ou un terrain pour construire à neuf, il est décidé de reprendre le n°67, avenue Poincaré, à Anderlecht. C’est là qu’une école fut fondée en 1907 par le Lycée Français qui y resta pendant près de soixante années, avant de déménager à l’endroit que nous lui connaissons aujourd’hui, à Uccle. La plupart des vestiges de cette époque ont disparu, mais nous pouvons encore trouver des traces de ce passage aujourd’hui : la scène de la salle de spectacle, ainsi que l’escalier en granit sur lequel nous pouvons encore voir les bandes tricolores tout du long.

En 1965, la synagogue israélite de la rue de la Clinique à Anderlecht s’installe dans les bâtiments pour y installer l’Athénée Maïmonide, première école juive de Bruxelles, créée 10 ans auparavant. L’Athénée reconstruira la plupart des bâtiments en 1991-1993. L’école comptera un maximum de 700 élèves, mais devra fermer ses portes en juin 2017, faute d’un recrutement suffisant. Et demain ? L’école comprend 5 bâtiments comprenant entre autres une grande salle de spectacle et des locaux de gymnastique de grande dimension. Les bâtiments, qui sont prêts à accueillir plusieurs centaines d’élèves dès septembre 2019, feront l’objet ultérieurement de travaux de rénovation et d’isolation importants. La façade, qui n’a jamais été achevée, sera revêtue. Un centre de savoirs, pierre angulaire du projet d’établissement, sera construit. Le collège Matteo Ricci est le premier collège jésuite mis sur pied à Bruxelles depuis 1968 (le collège néerlandophone Jan-van-Ruusbroeckollege) et le premier en Belgique francophone depuis le transfert du collège Notre-Dame-de-la Paix de Namur à Erpent en 1971 et la création de Saint-François-Xavier 2 à Verviers à partir de l’Institut des Saints Anges en 1984.

Penchons-nous à présent sur les personnes-clés de notre nouveau collège. Outre Alain Deneef, qui est le président du Pouvoir Organisateur (NDLR : Alain est par ailleurs l’actuel président de l’Union Mondiale des Alumni des collèges et universités Jésuites (WUJA)), le conseil d’administration est composé des hommes et femme suivants : Marc Bourdoux (Ads 73), ancien élève, ancien professeur et ancien directeur du Collège Saint-Michel et ancien coordinateur des établissements jésuites de Belgique francophone, est secrétaire ; Jean-Pierre Debroux, ancien élève (Ads 69), chargé de cours à l’EPHEC, expert-comptable et fondateur de Debroux et Associés, est trésorier ; Arlette Dister, ancienne directrice du Collège Saint-Benoit-et-Saint-Servais de Liège, inspectrice principale, déléguée du Père Provincial pour l’éducation et actuelle coordinatrice des collèges jésuites de Belgique francophone (succédant ainsi à Marc Bourdoux), est administratrice et le Père Pierre Hupez, SJ, ancien directeur du Collège Saint-Benoit-et-Saint-Servais de Liège, ancien socius du provincial, est administrateur. Accompagnés de Patrick du Bois de Bounam, chargé du temporel à l’archevêché de Malines-Bruxelles, ils forment aussi l’AG du Pouvoir Organisateur du Collège Matteo Ricci.

Avec une telle équipe, nous pouvons être assurés d’un projet solide et aussi porteur de sens. Le Collège Matteo Ricci se donne pour mission, à l’instar des autres collèges de la Compagnie, de rassembler des jeunes qui désirent apprendre, travailler et découvrir l’autre, parce qu’ils sont appelés à devenir des hommes et des femmes pour et avec les autres. Parce qu’il est chrétien, le projet du nouveau collège s’adresse aux jeunes de toutes convictions et classes sociales. « Son objectif, au-delà du service rendu à la société en créant de nouvelles places dans une école secondaire pour répondre à la tension démographique bruxelloise, est de voir comment nous pouvons faire vivre positivement aux jeunes une expérience d’apprentissage et d’éducation dans un cadre de mixité sociale. La spiritualité ignatienne nous invite à croire fondamentalement en la personne humaine et en son potentiel: confiant en l’humain, nous faisons le pari de la force éducative issue des rencontres avec l’autre, avec ses différences qu’elles soient sociales ou culturelles. Certes, c’est un défi, et le relever nécessitera maintes adaptations et relectures. Cela nécessitera également un engagement profond des acteurs du terrain et cela passera par des initiatives pédagogiques nouvelles, par la créativité et par une permanente réflexion éducative. »

Le projet pédagogique et éducatif s’articule notamment autour des points-clés suivants : une attention à chaque élève avec un accompagnement personnalisé ; la responsabilisation des élèves par l’émulation et le soutien mutuel ; un regard bienveillant et constructivement critique sur le monde ; un engagement pour la justice sociale ; le développement de la vie intérieure et de la spiritualité. La pédagogie ignatienne se veut de suivre les « 4 C de l’excellence », proposés par le Père Peter-Hans Kolvenbach, ancien Supérieur Général de la Compagnie, dans sa Lettre sur la pédagogie ignatienne de 1993 : former des hommes et des femmes conscients, compétents, compatissants et engagés (« committed » en anglais). Ces quatre notions synthétisent le véritable sens de l’excellence : le développement maximum des dons et des capacités dont chacun est doté pour les déployer le plus possible au service des autres.

Plus spécifique au Collège Matteo Ricci, le projet d’établissement veut proposer un soutien et un accompagnement personnalisé et innovant à tous les élèves, au travers d’une large palette de techniques de soutien : l’organisation d’un premier degré différencié ; une attention particulière aux intelligences multiples et aux élèves à besoins spécifiques comme les hauts potentiels ; le tutorat qui voit des élèves plus grands aider des élèves plus petits, et les plus forts aider les plus faibles ; une étude dirigée après les cours ; des temps de remédiation intégrés dans les cours : « remédiation/consolidation/différenciation » ; et un accompagnement plus personnalisé par le titulaire.

Le Collège développera l’apprentissage des langues, notamment à travers l’immersion linguistique en néerlandais en 1e et en 3e années.

Il articulera sa pédagogie autour d’innovations: un centre de savoirs, véritable centre nerveux de l’école, permettant les apprentissages les plus innovants pour préparer ses élèves aux ruptures sociétales causées par la révolution numérique et aux défis d’une société où apprendre ne se fait plus comme avant ; et un accent particulier mis sur les arts d’expression orale et visuelle, qu’il s’agisse de la grande tradition jésuite du théâtre et de l’éloquence, mais aussi des formes nouvelles d’expression artistique, d’origines culturelles diverses.

Les enseignants travailleront en équipe, dans des classes décloisonnées. Soutenus par les accompagnateurs de proximité formés par la Coordination des Collèges et Instituts jésuites, ils veilleront à travailler l’interdisciplinarité et à créer une culture pédagogique faite d’autonomisation des jeunes et de prises de responsabilités de leur part.

Le Collège développera un programme d’activités parascolaires ouvrant sur le monde, les autres langues et les religions. Il veillera à préparer les élèves à une prise de responsabilité dans la société civile, une fois devenus des anciens élèves.

Dans le domaine sportif, il mettra un accent particulier sur la découverte de son corps et du respect de celui-ci au travers de l’apprentissage d’une saine hygiène de vie, ainsi que les nouvelles technologies et les techniques ludiques alliant exercice physique et apprentissages.

Les options en 3e année, sont, outre l’immersion linguistique: néerlandais (4 heures), anglais (4 heures), latin (4 heures), sciences (5 heures), sciences sociales (4 heures) et arts d’expression (4 heures).

Enfin, il est à souligner que monter un tel projet n’aurait pas été possible, d’une part sans le soutien indéfectible de la Compagnie qui a contribué significativement à son financement, mais pas seulement. « Outre les enveloppes spéciales de la FWB et le recours classique à l’emprunt via le mécanisme du Fonds de Garantie des Bâtiments Scolaires, nous avons déjà reçu l’aide d’amis et d’anciens élèves des collèges jésuites et nous en aurons encore au travers d’une campagne de fundraising. », annonce Alain Deneef.

Dès lors, pour soutenir ce projet – de quelque manière que ce soit – n’hésitez pas à rentrer en contact avec ses responsables, que ce soit via le site internet : www.collegematteoricci.be ; par mail à info@collegematteoricci.be ; ou sur la page Facebook Collège Jésuite Matteo Ricci Bruxelles.

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