A la recherche de sens dans le monde du travail

Je suis sorti du Collège en 1980 avec la Rhéto B latin B -grec du Père Pilette. Passionné par la « pâte humaine » et le désir de servir mon pays, je décide de poursuivre mes études à l’Ecole Royale Militaire. Afin de préparer le concours d’entrée au sein de la division polytechnique, j’ai la joie de passer une année supplémentaire au Collège au sein du Cours Scientifique Supérieur dirigé à l’époque par le Père Nachtergaele. J’y approfondis l’amour des maths qui m’est venu plutôt tardivement durant les humanités. Cinq ans plus tard, c’est le même Père Nachtergaele qui complète, dans mon travail de fin d’études d’ingénieur Télécom/Balistique, la partie réservée aux équations car, en l’absence de traitement de texte, il disposait des polices adéquates.

La guerre de ce temps est encore froide et c’est en Allemagne dans le Sauerland, que j’intègre une unité d’Artillerie Anti-Aérienne pas très loin du rideau de fer. J’y apprends ce métier passionnant d’officier au contact de personnes venues de tous horizons sociaux.

L’armée permet ce brassage et enrichit profondément ma connaissance de l’homme. Plongés dans une ambiance opérationnelle, nous donnons le meilleur de nous-mêmes. Après la chute du mur, les militaires belges sont déployés en opérations en ex-Yougoslavie et Somalie. Les menaces rencontrées dans ces missions nécessitent l’acquisition de nouveaux matériels de protection. Au sein du Service Technique de la Force terrestre, je participe pendant trois ans à l’élaboration des spécifications et aux essais balistiques sur les vestes pare-balles/pare-éclats, casques en matériaux composites, véhicules blindés pour opérations humanitaires qui équiperont nos forces en opérations.

Après une année de formation continue à l’Institut Royal Supérieur de Défense, je rejoins le service de l’Etat-Major en charge du contrôle des contrats relatifs aux systèmes d’armes et de télécommunications. Dans ce cadre, je côtoie de plus près le monde de l’entreprise et des fournisseurs de l’armée. En mars 1999, je décide de poursuivre ma route dans le secteur privé. Je travaille depuis lors chez un opérateur de télécommunications comme responsable de départements technico-commerciaux actifs sur le secteur des entreprises. J’y découvre le monde du « business » et de la rentabilité dans un environnement extrêmement compétitif.

Deux mondes très différents et cependant les mêmes préoccupations chez l’homme ou la femme au travail. La même volonté de développer au mieux le potentiel de mes collaborateurs, d’amener les équipes à se dépasser pour atteindre leurs objectifs, de transcender les différences pour réaliser ensemble la mission.

La passion pour la pâte humaine est restée bien vivante. En effet, à côté de ce parcours professionnel « classique », je me suis formé au coaching et à la psychanalyse. Il n’y a là pas de discontinuité dans le parcours mais une autre manière de contribuer au développement des personnes dans le dégagement d’une marge de manoeuvre pour exercer leur liberté.

Ce chemin m’a amené à m’intéresser au rôle que peuvent jouer les managers et les responsables dans la construction d’un environnement de travail sain et propice au développement de leurs collaborateurs tout en contribuant pleinement à la croissance de l’entreprise.

Il est admis que le monde du travail s’est durci ces dernières années sous l’effet de différents facteurs : nouvelles formes d’organisation du travail, exigences de productivité accrues, évaluation individualisée des performances, exigence d’investissement personnel et dans le même temps incertitudes quant à l’avenir professionnel et mise à mal du contrat psychologique entre l’employeur et l’employé.

Ces éléments sont sources de tension pour les collaborateurs dans l’entreprise: compétition à l’intérieur des départements, luttes de pouvoir, vie privée ou familiale progressivement grignotée par le temps professionnel, etc.

Dans ces circonstances, les individus se posent de nombreuses questions et partent à la recherche de sens : pourquoi et pour qui est-ce que je travaille, quelle est ma contribution à l’évolution de la société, où est ma place dans ce monde professionnel, quels sont mes critères d’action, etc. ?

C’est cette question du sens que nous avons voulu « travailler » avec Etienne Vandeputte sj (Ads 77), théologien et enseignant et avec Philippe Lemaître (Ads 61, Collège du Sacré-Cœur de Charleroi, ancien administrateur de sociétés du secteur marchand, administrateur d’associations et formateur) en proposant un temps d’arrêt et de réflexion à des personnes issues des secteurs privé et public.

La session a eu lieu une première fois en 2009 au Centre Sprituel Ignatien « la Pairelle » situé à Wépion. Le centre propose tout au long de l’année des retraites, des sessions et des formations afin que toute personne en recherche puisse, à partir du point où elle en est, faire son propre chemin. Sous le titre de « Chrétien en Entreprise », cette session a réuni une quinzaine de personnes qui voulaient « sortir la tête du guidon » et réfléchir à leur place et rôle comme chrétien dans le monde économique.

Nous intitulons la session de cette année « Le travail : à la recherche de sens ? » et nous l’élargissons au monde non-marchand car nous observons que les approches de management en cours dans le secteur privé sont souvent prises en exemple dans le secteur non-marchand. Ce dernier secteur n’est pas exempt des tensions évoquées plus haut. Il est donc intéressant de mêler les participants pour un moment de relecture de leur expérience. La session s’adresse à toute personne « de bonne volonté » impliquée dans la vie professionnelle en entreprise, en institution ou association.

Nous ancrons notre approche dans la vie concrète de chacun des participants, dans leurs relations à leur environnement professionnel et nous explorons les tensions et les contradictions rencontrées mais aussi les sources d’épanouissement. Nous voulons offrir à chacun la possibilité de porter un regard frais sur son métier, sur ses relations et son environnement professionnel pour découvrir et construire le sens profond et personnel qu’il veut lui donner.

Chacun des animateurs apporte un éclairage spécifique et personnel sur cette question et propose des grilles de lecture. Des temps de réflexion personnelle et de partages en groupe sont proposés.

Nous vous donnons donc rendez-vous les 3 et 4 décembre prochains à la Pairelle > contact : centre.spirituel@lapairelle.bewww.lapairelle.be

Cotisations

Notre mailing d’appel à cotisations 2024 te parviendra à la mi-mars. Nous te remercions par avance d’y répondre favorablement, même si la cotisation n’est pas obligatoire. Elle est en effet importante car elle traduit la solidarité que tu manifestes envers l’association ainsi que le soutien à nos projets et ton attachement à notre Collège…  Clique ici.