Père Balon Perin, ancien préfet des Primaires
Père Philippe Balon Perin (1925-1923)
Préfet des Primaires du Collège St-Michel de 1960 à 1989
Une famille de Namur, un père brasseur, une mère au foyer pour éduquer neuf enfants, Philippe, né en 1925, est le troisième de la fratrie. À huit ans, au bord de la Meuse, une voix intérieure l’invite à choisir le service du Seigneur. Ce sera dans la Compagnie, où il entre en 1944. La longue formation jésuite lui fera régulièrement fréquenter le collège Saint-Michel de Bruxelles – comme surveillant intérimaire, comme professeur de religion, ou pour son ordination en 1957, etc. Mais Philippe ne se doutait pas qu’il y serait en mission durant presque trente ans, de 1960 à 1989.
Préfet des primaires, profondément investi dans sa fonction, il a aimé former les centaines d’enfants qui lui ont été confiés. Parmi eux, le futur roi Philippe et son frère Laurent. Alliant rigueur et simplicité, il entendait qu’on leur offre une formation de tous les registres de la personnalité, jusqu’à sa dimension spirituelle, notamment au sein de la Croisade eucharistique qui a donné naissance au MEJ.
Mais Philippe n’a pas été qu’un homme des collèges, loin de là. À la suite d’un ennui de santé qui le rendit malvoyant, l’obéissance religieuse lui offrit de renouveler vigoureusement sa vie apostolique. En 1989, il fut envoyé à Liège, loin de sa zone de confort, très officiellement comme vicaire d’une paroisse populaire, pour assurer, avec le zèle liturgique qu’on lui connaissait, baptêmes, mariages et funérailles… Pas de petits princes dans le quartier Saint-Léonard ! Philippe Balon Perin se disait en fait « vicaire pour ceux qu’on ne voit jamais à l’église ». Dans l’école de la paroisse Sainte-Foy, où la majorité des enfants est musulmane, il cultivait avec succès l’art de conter la vie des saints. Sur le quartier, dans la rue, dans le bus qui le conduisait chaque jour à sa communauté, dans des associations culturelles et autres comités, il entretenait de vrais liens d’amitié avec des gens les plus divers. Il était toujours d’un naturel confondant, chaleureux et simple, dynamique, pugnace même, notamment lorsqu’il fallait s’engager en faveur des sans-papiers, plus exposés que d’autres à l’injustice sociale.
Il arriva à La Colombière en 2013, fatigué certes, mais riche des souvenirs heureux d’une vie fertile en belles rencontres aux côtés de son Maître. Il avait accueilli un enfant qui est devenu roi ; Philippe Balon Perin est désormais auprès du Roi qui accueille ceux qui ressemblent aux enfants.
Père Philippe Robert sj
Avec l’aimable autorisation de la revue des jésuites de la Province d’Europe Occidentale francophone
Témoignage d’Olivier Sokal (Ads 1970) à propos du Père Balon Perin Oui, j’ai bien connu le P. Balon Perin. Il était préfet des préparatoires quand je suis arrivé à St Michel, en classe de 8ème. C’est lui qui m’a inscrit et m’a accueilli à la rentrée. Un Jésuite toujours très souriant et de bonne humeur, qu’on aimait aller saluer le matin en arrivant dans la grande cour de récré, pour échanger quelques mots. Parfois, il se raidissait, et interrompait la conversation pour réprimander de sa petite cloche l’un ou l’autre garnement trop turbulent, puis le sourire revenait, et la conversation reprenait. Quelqu’un de parfaitement à sa place dans la fonction qu’il occupait.