Interview de Valérie Savoir (Ads 2000), journaliste & podcasteuse

Horizons : Pourriez -vous vous présenter en quelques mots ?

Valérie Savoir (VS) : Je e suis journaliste, podcasteuse et voix-off, mais également deux fois maman et trois fois belle-maman. Mon métier principal est le journalisme, passion que je pratique depuis 18 ans. J’ai notamment travaillé sur Radio Contact où je présentais les infos mais également en télé où je réalise des reportages long format pour RTL et la RTBF.

Horizons : Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans le journalisme ?

VS : Je dirais que ce qui, à l’origine, m’a donné envie de me lancer dans le journalisme, c’est l’écriture. D’aussi loin que je m’en rappelle, j’ai toujours créé des histoires et eu envie de raconter : poèmes, nouvelles, romans policiers… Cette envie d’écrire est vraiment une colonne vertébrale chez moi. Et le journalisme est venu se greffer à tout ça. Publier un roman fait aussi partie de mes projets, mais c’est compliqué et assez rare de réussir à vivre de sa plume. Donc le côté autrice, écrivaine est toujours passé en second plan au profit du journalisme.

Ma priorité en tant que journaliste a toujours été de proposer un contenu qui soit le plus rigoureux et le plus qualitatif possible, le tout dans un format attrayant et en s’adaptant au public évidemment.

En outre, défendre l’intérêt de la vérité est également une des missions que je me suis donnée dans mon métier, même si c’est difficile d’y arriver tout à fait, puisqu’on sait que l’objectivité absolue n’existe pas.

Et puis j’ai foi dans le journalisme, c’est un des piliers de la démocratie. Mais c’est un milieu qui aujourd’hui manque cruellement de moyens et doit composer avec une certaine défiance du public. C’est donc parfois compliqué d’exercer son métier comme on voudrait le faire.

Horizons : Par rapport à cela, trouvez-vous que le public d’aujourd’hui est plus méfiant qu’à vos débuts vis-à-vis des médias traditionnels ?

VS : Oui j’ai l’impression. Il y a une méfiance accrue envers les médias traditionnels qu’on dit à la solde d’un camp ou de l’autre. Il y a aussi des problèmes plus structurels comme une réduction des moyens au fil des années. Et sans moyens, c’est difficile d’apporter cette analyse et ce décryptage que le public est en droit d’attendre. Le développement des réseaux sociaux a également contribué à créer une cacophonie : tout le monde peut filmer un événement et témoigner de ce qu’il se passe, mais pour autant tout le monde n’est pas journaliste. Il y a une sur-information.

En résumé, je dirais que le secteur de l’information est un secteur en crise qui doit se réinventer.

Horizons : C’est également un secteur qui se cherche un nouveau modèle. On voit par exemple les grandes chaines d’informations se lancer dans les podcasts, répondant ainsi à la demande d’une société qui consomme de l’information quand elle le veut et où elle le veut.

VS : Tout à fait d’accord. On observe un véritable changement de comportement dans notre société avec une consommation à la demande de plus en plus présente, et dans des formats souvent plus courts aussi. Face à cette tendance, les médias traditionnels doivent se réinventer en fidélisant leur public plus âgé par une forme de continuité tout en attirant un public plus jeune par le biais de ces nouveaux modes de consommation.

Horizons : Vous mentionnez sur votre profil LinkedIn que vous êtes également podcasteuse. On a déjà abordé la thématique d’un point de vue plus général mais, d’un point de vue plus personnel, quels sont vos projets au niveau des podcasts ?

VS : J’ai effectivement plusieurs podcasts que je développe à côté de mon métier de journaliste. J’ai créé par exemple deux podcasts destinés aux enfants. « Chut, j’écoute ! » où j’écris et raconte des histoires pour les enfants, sous forme de contes initiatiques. L’autre podcast est un calendrier de l’Avent sonore. Il se compose de 24 idées de bons moments à passer en famille et de 24 épisodes d’un conte de Noël familial drôle et tendre. En ce moment d’ailleurs, je travaille sur la 4ème édition pour un prochain Noël !

Un autre projet qui me tient à cœur et que j’aimerais concrétiser serait de concevoir des modules pour aller dans les écoles parler aux jeunes du fonctionnement des médias, de la construction de l’information, de l’importance de l’esprit critique, de la nécessité de recouper ses sources, de ce qu’est une fake news !

Horizons : On m’a dit que vous aviez reçu le « Prix de la Nouvelle » en rhéto. D’un point de vue plus global, que vous ont apporté vos années passées au collège ? Que ce soit en terme relationnel, personnel…

VS : Oui j’ai effectivement reçu le Prix de la Fureur de lire de la Communauté française pour une nouvelle que j’avais écrite sur le thème de la naissance. Ce fut un moment très fort pour moi, que j’ai vécu comme une sorte d’autorisation, de reconnaissance du fait que j’écrivais, comme si ça me donnait un feu vert pour continuer à écrire.

Pour l’anecdote, j’ai ressenti la même émotion 20 ans plus tard lorsque j’ai remporté le Belgian podcast Award de fiction pour mon podcast « Chut, j’écoute ! ». J’ai vraiment ressenti la même émotion et vécu cette reconnaissance comme une « validation » par la profession.

Par rapport à St-Michel, j’ai beaucoup aimé mes années passées au collège car il y avait une rigueur, une recherche d’excellence, une invitation constante à se dépasser. Moi en tout cas, ça me convenait très bien. Il y avait également un climat de stimulation : j’ai côtoyé des élèves passionnés, brillants qui avaient des rêves de toutes sortes et plusieurs ont aujourd’hui réussi à les réaliser ! Ils contribuent à leur échelle et à leur façon à faire avancer le monde, et ça, c’est très inspirant.

Outre les élèves, beaucoup de professeurs m’ont également marquée, notamment Monsieur Béchaimont et Monsieur Legrand en français pour leur passion pour la littérature et l’écriture qu’ils avaient le talent de transmettre. En histoire, Monsieur Gallez, mais bien d’autres encore !

Et puis Saint-Michel c’est aussi un lieu unique et vivant, et moi je suis attachée à l’âme des lieux. Saint-Michel c’est un roman, une histoire, depuis les caves jusqu’au grenier en passant par les marches des escaliers marquées par le passage du temps.

Horizons : Nous arrivons progressivement au terme de cet entretien. Voudriez-vous ajouter quelque chose ?

VS : J’ai encore plein de projets sur lesquels je travaille ! Ma ligne directrice est de développer des projets qui ont du sens à mes yeux. Je développe un concept de podcasts privés à personnaliser. Il y a une version pour adultes, « Quelques mots d’amour », un podcast à enregistrer et offrir à quelqu’un qu’on aime. Mon rôle est d’accompagner la personne depuis l’idée initiale jusqu’au produit fini, pour l’aider à tirer le bon fil du message qu’elle veut transmettre, en utilisant mon expérience d’intervieweuse. Et puis je travaille aussi sur un concept de conte initiatique sonore pour enfants totalement personnalisé, des histoires adressées directement à l’enfant pour booster sa confiance en lui ou l’aider à affronter ses peurs notamment !  Tout sera à retrouver sur mon site web valsavoir.com !

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