Bernard de Mal : un ancien (Ads 1976) et ancien professeur et multi-médaillé aujourd’hui : pourquoi ?

Horizons : Bernard, nous avons été collègues quelques années au Collège St-Michel mais il a fallu le hasard d’une photo dans un journal pour que j’apprenne que tu es un joggeur invétéré, participant aux 20 kms de Bruxelles depuis leur création. Est-ce exact ?
Bernard de Mal (BdM) : C’est exact. La première édition eut lieu en 1980. La seule qui partit et arriva au Heysel car depuis 1981, départ et arrivée ont lieu au Cinquantenaire. En mai dernier, c’était donc la 45ème édition, car en 2020 à cause de la pandémie, il n’y en a pas eu. Effectivement je n’en ai raté aucune et comme ceux qui ont participé à toutes les éditions sans discontinuité sont surnommés « les inoxydables des 20 km », sur cette photo, on peut voir « les trois inoxydables wavriens » puisque j’habite à Wavre !
Horizons : Quel a été l’élément déclencheur de ta première participation ?
BdM : En 1980, c’est à l’invitation de mon grand frère que j’ai commencé. Pendant 10 ans, nous avons participé ensemble à cette course. Après quoi, il a renoncé et moi j’ai poursuivi sans interruption. Il faut dire que j’aime courir. Au début je m’entrainais uniquement pour faire les 20 km mais depuis une dizaine d’années, dès mon lever, je fais mon jogging pendant ½ heure – ¾ d’heure. A dire vrai, il y a une année où j’ai failli ne pas courir les 20 kms. Je ne m’étais pas inscrit car ma femme attendait notre deuxième fils pour la fin mai, qui est époque habituelle des 20 kms. Mais il est né 3 semaines plus tôt, me permettant ainsi d’y participer à la dernière minute !…
Horizons : Comment expliques-tu cette fidélité aux 20 km ?
BdM : C’est une course qui m’attire chaque année par son ambiance conviviale et festive, par le nombre de coureurs, – nous étions environ 49.000 cette année – par la diversité culturelle des participants, par son parcours qui passe par des lieux emblématiques de Bruxelles, et par défi sportif personnel enfin. Les premières années, j’allais assez vite (meilleur chrono : 1h18′), aujourd’hui, avec l’âge…, je mets plus de deux heures, mais ce n’est pas le chrono qui m’importe. C’est courir « avec » d’autres et être soutenu par les spectateurs le long du parcours.
Horizons : 45 ans de participation, je suppose que l’organisation fête cette fidélité !
BdM : Oui, les organisateurs, il y a 5 ans, ont fêté les coureurs qui avaient 40 ans de participation sans discontinuité. Nous étions à l’époque une cinquantaine, en mai dernier nous n’étions plus que 37. A nos 40 ans, nous avons reçu la médaille commémorative de cet anniversaire et pour la course, nous portions un équipement spécial, jaune, avec notre prénom inscrit dessus, ce qui nous rendait reconnaissables dans la foule des participants. En plus, chacun d’entre nous avait reçu 5 dossards gratuits à proposer à des amis qui étaient autorisés à faire à nos côtés le dernier km (càd de Montgomery au Cinquantenaire). Pour ma part, comme on peut le voir sur la photo, j’avais choisi mon épouse et mes deux fils ainsi que mon frère et un ami. En fait, ces nombreuses participations annuelles m’ont donné le statut de VIP : je suis invité aux diverses festivités organisées autour des 20 Km de Bruxelles, je me suis lié d’amitié avec Carine Verstraeten, l’organisatrice, j’aide les deux jours précédant la course à la distribution des dossards que les participants peuvent venir chercher, et le jour de la course, les VIP ont le privilège de partir dans la seconde vague.
Horizons : Bernard, si je te comprends bien : les départs se font par vague ?
BdM : Oui, avec le nombre croissant de participations, l’organisation s’est affinée. Par exemple, chaque participant porte un dossard avec puce électronique, les départs se font par vagues : d’abord à 9H30 les participants à mobilité réduite, puis à partir de 10H, le départ des coureurs se fait tous les quarts d’heure en 6 vagues successives tandis que la 7ème est réservée à 11H30 aux marcheurs.
Horizons : Fais-tu d’autres sports que le jogging ?
BdM : Oui, quand j’étais au Collège, avec des professeurs, une fois par semaine, je faisais du badminton. Avec mon épouse, je fais de la marche, du vélo et depuis quelque temps, nous pratiquons le pickleball : un mélange de tennis, de ping-pong et de badminton qui se joue à deux contre deux. Un nouveau sport qui s’implante en Belgique.
Horizons : Passons maintenant à un autre record de fidélité que tu possèdes : celui de « Super donneur de sang » pour lequel la RTBF, fin 2024, t’a interviewé dans le cadre des campagnes de la Croix-Rouge pour les dons de sang.
BdM : C’est exact. Depuis mes 18 ans je donne mon sang et à nouveau, comme pour les 20 kms de Bruxelles, c’est mon frère qui m’y a invité. Aujourd’hui ma carte de donneur indique 1230 dons de plasma, 28 de plaquettes et 242 de sang ce qui fait 1500 dons de sang.
Il faut savoir en effet qu’on ne peut donner son sang que 4 fois par an alors que le plasma peut se donner tous les 15 jours. Pour moi, le don de sang est constitutif de ma vie. Aussi longtemps que je peux le faire, je le ferai. À l’heure actuelle, aucun médicament de synthèse ni de traitement n’est capable de remplacer le sang humain. Et un don peut sauver des vies. Quand j’étais professeur à St-Michel, j’allais au Centre de prélèvement de Woluwé, aujourd’hui je fréquente plutôt celui de Louvain-la-Neuve. Dans ces deux centres, j’ai noué des liens d’amitié avec les médecins et les infirmières et c’est aussi très important pour moi.
Horizons : Bernard, veux-tu partager encore d’autres informations sur toi ?
BdM : Encore deux autres chiffres de fidélité !… J’ai 20 ans de participation à l’ABCD (Association bruxelloise et brabançonne des Compagnies dramatiques). Une association qui aide et soutient de diverses manières les compagnies de théâtre amateur. C’est évidemment par Roland Bekkers, fondateur de l’Atelier-théâtre du Collège St-Michel, ancien professeur, et responsable du parascolaire du collège que je suis arrivé dans cette association grâce à une présence de presque 40 ans à l’ATPCSM (Atelier théâtre des professeurs du Collège St-Michel).Et puis aussi, j’ai 43 ans de gestion, avec un ami, d’un club de football à l’ABSSA (Association belge des sports du samedi): « les Chiefs WSL » qui regroupait au départ des anciens élèves de Don Bosco et qui jouent au Stade Fallon à Woluwé.
Horizons : Merci Bernard, pour cette rencontre et bonne continuation pour décrocher d’autres médailles.