Jean Elsen et ses fils, par Renan Defraigne
Notre nouvelle rubrique a pour objectif de donner la parole aux Anciens du Collège et de vous faire découvrir à chaque nouvelle parution d’ Horizons les passionnantes histoires de ces entrepreneurs d’hier (Sociétés établies, originales,…) et aussi, naturellement d’aujourd’hui, les « jeunes pousses » ou « start-up » et l’immense créativité de leurs fondateurs.
Cette rubrique est bien évidemment la vôtre aussi et les Anciens qui le souhaitent sont cordialement invités à nous contacter, par courriel, à l’adresse contact@aesm.be
A tout Seigneur, tout Honneur dit-on et nous avons choisi la société « Jean Elsen et ses fils » en premier. Ils nous soutiennent depuis de nombreuses années comme sponsor de votre base de données qui vous est accessible à tous depuis votre espace membre du site www.aesm.be
Au préalable de notre interview, nous avons tout d’abord parcouru avec intérêt le site de cette société familiale établie depuis 1975 et qui en est à sa troisième génération : www.elsen.eu
Leur activité est la numismatique (du latin numisma, « pièce de monnaie »). Celle-ci a pour objet l’étude des monnaies et médailles. La maison ELSEN est LE spécialiste belge en cette matière et non seulement organise quatre fois par an des ventes aux enchères ou vacation mais aussi conseille les collectionneurs ou leurs héritiers pour réaliser au mieux tout ou partie de leur collection et ceci en toute confidentialité et discrétion.
Interview de Philippe ELSEN (ADS 1992)
Horizons : En 1992, tu quittes le Collège, premier de classe, après y avoir passé 14 ans. Est-ce correct ?
Philippe Elsen : Oui, j’ai pu profiter beaucoup plus que d’autres de l’enseignement prodigué au Collège et aussi approfondir certaines matières pour lesquelles j’étais peut-être un peu dissipé. C’est avec beaucoup d’émotions et de satisfactions qu’au final, j’ai obtenu le sésame vers d’autres horizons. Ma Licence en Sciences Economiques en poche (ULB). J’ai rejoint tout de suite après et avec un immense plaisir la société familiale.
H : Créée en 1975 par ton Papa, la société familiale est devenue au fil des ans un acteur incontournable de la numismatique en Belgique, en Europe et aussi au-delà.. Quelles ont été tes motivations pour exercer ce métier original ?
PE : Je n’ai eu besoin d’aucune motivation. Déjà à l’âge de 6 ans et sous l’œil bienveillant de mon père, mon frère et moi (NDLR : Olivier ELSEN ADS 1987) étions en compétition pour savoir lequel de nous deux triait le mieux des deniers en argent.
L’histoire aussi de mon arrière grand-père, ingénieur au service du Tsar qui dut tout quitter en 1917 et n’emportant avec lui que sa collection de monnaies russes.
La fascination aussi de l’histoire que raconte chacune des pièces que j’ai la chance de pouvoir traiter. Où ont-elles été frappées ? Par qui ? En quelle matière ? Quand ? Qui les a trouvées, dans quelles circonstances ? C’est à chaque fois un voyage à travers 2500 ans d’Histoire et de culture, partout dans le monde.
L’Histoire. Celle d’Henri IV d’Angleterre, par exemple, qui fit frapper une monnaie l’exposant fièrement en tenue de combat arborant son blason pour impressionner Philippe le Bon.
Plus récemment, les histoires de découvertes de trésor comme celle de cet adolescent qui, jouant avec son détecteur de métaux, mit à jour des Louis d’or.
H : Passionnant et es-tu toi-même collectionneur ?
PE : Non, plus du tout. J’entrerais en conflit avec les collectionneurs que je représente. La simple vue de leurs collections suffit à mon bonheur et à assouvir ma passion. Aussi, je précise que nous ne serons jamais des spéculateurs ou des marchands de « ferraille ». Les monnaies ont une histoire, une âme et elles se transmettent.
H : Dans ce que tu nous as dit jusqu’à présent, nous retenons comme maitre-mots : Histoire, Traditions, Respect.
PE : Tout à fait et je dirais même plus, ces valeurs sont ancrées dans tout ce que je fais aujourd’hui aussi bien pour la société Elsen que pour mes autres activités.
H : C’est-à-dire ?
PE : Je suis également très profondément impliqué dans plusieurs actions citoyennes. Qu’il s’agisse de la sauvegarde du patrimoine ou de la protection de notre environnement. Le Musée Royal de l’Armée en est un exemple.
Notre petite association de fait « Tervueren-Montgomery » communique et agit régulièrement face à des projets politiques qui, justement, ne respectent pas notre histoire et nos traditions. D’ailleurs, il y a énormément d’Anciens du Collège qui s’investissent comme moi pour dire : « Ja maar…Nee ».
H : Il y aura 25 ans cette année qu tu as quitté le Collège. Quels souvenirs gardes-tu de ces années ?
PE : Les amis fidèles que je me suis fait au Collège et que je vois presque tous les dimanches vont être enchantés d’être considérés comme des « souvenirs ». Plus sérieusement, le Collège m’a offert une solide formation, mes plus belles années et mes meilleurs amis. Et puis surtout, le goût de continuer à défendre les valeurs qui animent ma famille depuis toujours.
POSTUME, aureus, 267, Cologne
Hercule nu debout à droite, saisissant une jument qui redresse la tête.
La période appelée traditionnellement “des empereurs gaulois” est comprise entre la prise du pouvoir par Postume et la soumission de Tétricus. Elle s’ouvre avec l’avènement de Postume, suivi par les règnes de Victorin et de Tétricus, auxquels s’ajoutent les soulèvements internes de Lélien et de Marius, ainsi que de nombreux usurpateurs. Lorsque Gallien quitta la région du Rhin pour combattre Ingenuus en Pannonie, il laissa la garde de la frontière à son fils Saloninus, qu’il confia à la protection de Silvanus, préfet prétorien, et au général Postumus, chef suprême de la défense des Gaules à partir de 258. La date de l’avènement de Postume est placée en 259 ou 260. L’armée du Rhin se souleva contre Saloninus qui fut assassiné ainsi que Silvanus et offrit la pourpre à Postume.
Les Gaulois du Nord et de l’Ouest, constamment attaqués par les Alamans et les Francs, reconnurent Postume. Ce dernier réorganisa la défense de la frontière du Rhin contre les invasions et s’attacha l’armée par des distributions de largesse.
Lélien mena une révolte contre le pouvoir de Postume durant l’été 268. Postume l’assiégea dans sa ville de Mayence et emporta la ville. Comme il refusait que son armée mette Mayence à sac, Postume fut assassiné par ses troupes. Le règne de Lélien ne dura que quelques mois.
Ce splendide aureus atteint la perfection à tous égards, tant par la robustesse du portrait, par la finesse de la gravure dans les moindres détails, comme la tête de lion du droit, que par la force qui se dégage du revers, son agencement artistique et le mouvement des corps du héros qui tient l’animal en bandant tous ses muscles et de la jument qui tente de lui résister. Dans le cycle des douze travaux d’Hercule, la capture des cavales de Diomède constitue le huitième exploit