32e édition du concours d’éloquence Prix Lambrette : Où il est question de justice, de football, d’expatriation et de féminisme…
« La vraie et grande éloquence est celle dans laquelle, même aux moments calmes, on sent le grondement d’une foudre. » Victor Hugo
Le sens de la prévision du père Hugo étant rarement pris en défaut, s’il n’y avait pas d’orage, il y avait de l’électricité dans l’air au Théâtre Saint-Michel ce mercredi 08 mai vers 20h00′. La finale du tournoi d’éloquence s’annonçait animée. 10 candidats restaient en lice représentant 6 des 8 classes de rhétorique. Fait trop rare, la parité était presque respectée parmi les finalistes. Le public était nombreux (plus de 350 personnes) composé à la fois d’élèves, d’anciens, de parents et de professeurs. Il faut dire que cette année à la différence de la précédente édition, le tournoi n’était pas concurrencé par le concours d’éloquence du débat de la présidentielle française. Le jury comme chaque année était composé de professionnels de l’éloquence et placé sous la présidence du directeur du Collège, M. de Monge. Mmes. Diane Bernard, Anne-Cécile Squifflet et MM. Jean-Pierre Buyle, Guy Lambrette (soutien du tournoi), Philippe Stiévenart, Guillaume Possoz et Juste Rema se tenaient prêts à évaluer les qualités et faiblesses des candidat(e)s en matière d’argumentation, d’expression et de communication.
Certes, les participants à la finale s’étaient rodés lors du premier tour – la demi-finale – deux semaines auparavant sur des sujets et devant un jury exigeants également . Mais il y a naturellement un pas entre la salle verte et le théâtre Saint-Michel et surtout entre le public confidentiel de la demi-finale et les centaines de personnes de la finale !
4 sujets étaient proposés aux candidat(e)s pour cette finale :
- Les Sanctions administratives communales : stigmatisation des jeunes ou lutte contre les incivilités ?
- Trucages, dérives commerciales,… : les grandes compétitions de football présentent-elles encore un intérêt sportif ?
- L’expatriation fiscale est-elle une manifestation d’incivisme ?
- L’activisme des Femen : provocations gratuites ou salutaires ?
Après avoir été choisis, deux sujets ont donc été préparés par les candidat(e)s mais sans savoir lequel serait tiré et face à qui.
Après la présentation du tournoi et de son histoire, en mémoire du RP. Lambrette, et le mot d’encouragement du directeur, les joutes ont pu commencer, introduites et supervisées par les professeurs organisateurs, MM. Fr. Mercier, Chr. Jambers et Chr. Duffeler. Chaque candidat(e) a du alors fournir une double prestation : un discours de 5 minutes et un débat contradictoire de 10 minutes.
Au cours de ceux-ci, il y eut des moments de tension, des effets humoristiques, des élans lyriques, de la conviction et de la passion. Thomas Vanvelthem et Igor Carnoy se sont confrontés autour de la réforme des SAC, Mahaut Van Peel et Laure de Man sur la question de l’expatriation, Maxime de Lophem et Bettina Tulkens sur l’utilité de l’action des Femen, Julien Degrooff et Matthieu Willard sur l’intérêt du football et, enfin, Simon Verzin et Marie-Madeleine Gadeyne également autour de la réforme des SAC.
Peut-être parce que selon Pascal « la vraie éloquence se moque de l’éloquence », le jury, après en avoir délibéré, a récompensé la sincérité et la conviction de Marie-Madeleine Gadeyne et lui a attribué le premier prix.
Le public a, de son côté, couronné Simon Verzin par vote.
Voici le palmarès complet de cette 32e édition:
1er Prix Lambrette : Marie-Madeleine Gadeyne
2e Prix Lambrette : Thomas Vanvelthem
3e Prix du Directeur, prix du Public (offert par l’Association des Parents) et prix de la langue française (offert par les éditions De Boeck-Duculot) : Simon Verzin
4e Prix des Anciens (AESM) : Julien Degroff
5e prix des Anciens (AESM) : Laure de Man
6e Prix du Théâtre des Martyrs : Bettina Tulkens
7e Prix du Théâtre du Rideau de Bruxelles : Mahaut Van Peel
8e Prix de la Société Jeunes et Médias : Matthieu Willard
9e prix de la Société Jeunes et Médias : Igor Carnoy
10e Prix Club : Maxime de Lophem
Espérons que le tonnerre gronde avec autant d’éloquence l’année prochaine…