Saint-Michel au temps du code rouge

Chacun s’en souviendra, le lundi 16 novembre dernier, toutes les écoles belges effectuèrent une rentrée en code rouge.  Pour les élèves d’humanités de la 3^e à la 6^e, cela constitua une vraie révolution.  Au Collège, les classes des deux degrés supérieurs furent scindées en deux demi-groupes qui ne suivraient désormais les cours en présentiel qu’un jour sur deux.  Malgré les indéniables difficultés rencontrées par certains élèves en matière d’organisation ou de motivation, ce passage à l’hybridation semble s’être plutôt bien déroulé sur le plan pédagogique.  Néanmoins, notre école a essayé de continuer à offrir aux élèves des possibilités d’épanouissement personnel malgré toutes les restrictions imposées par la crise que nous traversons.

Ainsi, toute personne qui s’aventurerait durant le temps de midi dans les caves du Collège serait surprise de l’animation qui y règne, et ce dans le respect le plus strict des contraintes sanitaires.  Chaque midi en effet, une vingtaine d’élèves s’active sous l’œil expert de quelques professeurs dans un lieu au nom devenu familier : le Fablab.  Pour les non-initiés, le terme désigne deux locaux équipés de machines à coudre, d’appareils à souder, d’une découpeuse laser et d’imprimantes 3D… Avouons qu’il y a de quoi aiguiser la curiosité et la créativité de nos élèves qui peuvent mener à bien de nombreux projets personnels.

Depuis septembre 2018, une équipe enthousiaste composée de Mme Lievyns, Mme Dauphinais, M. Lamourette, M. Henry de Generet, ainsi que M. Lutumba depuis cette année, fait vivre ce projet, né avec le soutien de l’Association des Parents.  En dehors des récréations de midi, la technologie du Fablab est utilisée pour réaliser des projets dans bien des cours, à commencer par ceux de sciences ou de technologie.  Même si le Covid a mis entre parenthèses certaines activités (telles deux éditions de la Fête du Collège) dans lesquelles le Fablab aurait joué un rôle moteur, ce lieu présente des réussites extraordinaires depuis un an. M. Lamourette et son équipe sont par exemple parvenus à fabriquer 1400 visières distribuées à plusieurs hôpitaux au printemps 2020.  De même, une équipe de professeurs et de parents a cousu 500 masques en tissus destinés aux enseignants et une autre équipe a réalisé à la demande de Mme Schmitz un autocollant à placer sur le journal de classe pour rappeler des consignes essentielles aux élèves du 1-2.  Récemment enfin, Jodel Ntibarufata, un élève de 5T6, a réalisé un plateau de jeu virtuel qui présente le Collège aux futurs élèves. Il est accessible sur le site de l’école (dans la rubrique inscriptions).

Animés quant à eux du triple objectif d’offrir aux élèves un moment de déconnexion, un bol d’air et une touche de plaisir collectif, les professeurs d’éducation physique du Collège ont su se réinventer aussi en cette période de code rouge.  Interdits de hall des sports et en charge chaque fois d’une douzaine d’élèves qui n’avaient plus le droit d’accéder aux vestiaires, ils ont relevé le défi imposé par ces contraintes.  Des activités aussi diverses que des cours de secourisme, de la mécanique vélo, de la couture, du yoga ou encore de l’expression corporelle ont permis aux élèves de se changer les idées.  Malgré la frustration et certains a priori, les élèves ont bien accueilli ces initiatives.  Les professeurs d’éducation physique ont partagé ensemble leurs expériences et certains envisagent d’inclure certaines de ces découvertes forcées dans leur futur programme.

Dans un autre domaine, les élèves de la 4^e à la 6^e ont pu vivre un moment d’ouverture sur le monde et sortir, l’espace de quelques heures, du cadre purement scolaire malgré l’annulation des retraites de janvier.  En effet, Mme Stas et M. Hemeryck, responsables du 2^e degré, ainsi que M. Xhardez, en charge du 3^e degré, ont fait appel à l’ASBL 100.000 entrepreneurs pour une série de discussions avec les élèves.  Ainsi, la moitié des élèves de 5^e et de 6^e, répartis en groupes, a pu rencontrer les 20 et 21 janvier dernier trois personnes qui ont retracé leur parcours avant de répondre à leurs questions.  Pour les 5^e, la notion d’engagement, habituellement vécue lors des retraites sociales, fut mise en avant. Certains élèves ont pu rencontrer des personnes aussi intéressantes que Tahar El Hamdaoui qui, au sein de l’ASBL Dispositif Relais, encadre d’anciens délinquants de 18 à 25 ans.  Il les aide à se réinsérer grâce à des expériences positives et non exemptes de mise en danger telles que le théâtre, l’hippothérapie ou l’escalade.  Les élèves de 6^e rencontrèrent quant à eux des personnes au parcours de vie inspirant. De manière générale, il semble que ces échanges avec des intervenants souvent dynamiques et passionnés furent très appréciés.   Une nouvelle série de rencontres était programmée les 27 et 28 janvier pour l’autre moitié des élèves de 5-6.  Hélas, la réalité du Covid se rappela de manière plus insistante que jamais puisque M. Gallez dut suspendre les cours pendant une semaine …